Martin Scorcese, Silence, 2h 41
A 74 ans , Martin Scorcese révèle son 24e long métrage de fiction en un demi-siècle de cinéma et s’empare pour la seconde fois d’un thème explicitement en lien avec la religion chrétienne, même si toute son œuvre parle du bien et du mal, de faute et de rédemption. On est loin de La dernière tentation du Christ, 1988, évocation fort peu dogmatique de la vie de Jésus adaptée du roman de Nikos Kazantzakis et qui avait suscité scandale et violences.
Ce nouveau film est adapté du roman du Japonais converti au catholicisme Shüsaku Endo, Silence (1966) que Scorcese méditait de porter à l’écran depuis les années 1990. Il part d’un fait historique avéré, l’apostasie mystérieuse de fervents pères jésuites portugais venus, dans les années 1640, relancer l’évangélisation d’un Japon où les communautés chrétiennes, après la première mission de François-Xavier en 1549, avaient eu un succès si inquiétant pour les autorités japonaises que le christianisme était devenu illégal. Un film au titre riche en significations, passionnant et exigeant, mesuré dans l’expression d’une violence sans complaisance, où la forme s’ajuste parfaitement bien à un questionnement spirituel profond, à la fois universel et actuel. N’hésitez pas à aller le voir, nous en débattrons
Mardi 28 février à 20h 30, Salle Chêne de Mambré, 7 cours de la Trinité, Aix
P.S. Avec quelques mots pour La la land de Damien Chazelle et le magnifique Lumière ! de Thierry Frémaux, toujours à l’affiche actuellement.
