Pauvreté, obéissance, chasteté, le conseil évangélique de Jésus pour tous les baptisés

Le samedi 1er décembre, Sœur Daniela a prononcé ses vœux perpétuels à Assise. Cette Franciscaine missionnaire de l’Enfant Jésus, qui habite en France depuis un an, souhaite que sa présence dans le diocèse, aux côtés des jeunes à travers les missions dans les lycées, soit semblable à celle de Jésus-Christ : une présence discrète, douce, bienveillante.

Que signifient aujourd’hui les trois vœux que prononcent les religieux : pauvreté, chasteté, obéissance ?

Ces trois vœux constituent le conseil évangélique donné par Jésus-Christ à tous les baptisés. Les religieux les vivent à la manière de Jésus.

La chasteté, ce n’est pas seulement s’abstenir de relations intimes, c’est surtout respecter profondément l’autre. La chasteté consiste à ne pas utiliser l’autre comme objet.

Par la pauvreté, en effet, je ne possède rien en propre. Si l’on m’offre un ordinateur, il sera utilisé en fait par la communauté. Ce que je possède et que je ne partage pas, ce sont les pyjamas achetés par ma Maman [rires, ndlr], et le péché – qui lui, ne vient pas de Dieu.
Avec ce vœu de pauvreté, je ne mets pas ma sûreté dans l’argent mais en Dieu. Le vœu de pauvreté est un acte confiant d’abandon à la volonté de Dieu
Être pauvre, c’est aussi reconnaître ses propres limites spirituelles, humaines, intellectuelles. Les accepter permet de comprendre que l’on ne se construit pas seul, qu’on ne se crée pas soi-même. On reconnait que Dieu est origine et finalité de tout.
Quand on se sait pauvre, on demande et on partage. L’absence de compte bancaire me rend plus libre.

L’obéissance vient du latin « obaudire », ce qui signifie « écouter d’en bas ». L’obéissance est un abandon dans l’écoute. C’est comme Marie ( la sœur de Marthe) qui s’assied près de Jésus et l’écoute. Par le vœu d’obéissance, j’obéis à ce que la vie me propose. Par exemple, il y a 18 mois, la vie m’a proposé de quitter l’Italie pour venir dans le diocèse d’Aix-et-Arles.

La profession des vœux perpétuels est-elle une sorte de mariage pour les religieux ?

C’est l’Église qui est mariée au Christ, et l’Église se constitue de tous les baptisés, jeunes, vieux, laïcs mariés ou pas, religieux et prêtres. Donc nous sommes tous mariés à Dieu. Cette vocation est ancrée dans le baptême : tous nous sommes appelés à devenir saints, à choisir Dieu comme ami, comme compagnon de route. Pour ma part, je choisis la voie de la vie religieuse.

Être religieuse en 2018, cela interroge et surprend. Comment envisagez-vous votre rôle ?

En effet, faire vœu d’obéissance, de chasteté et de pauvreté dans une société très individualiste et portée sur l’accumulation de richesses surprend beaucoup. Mais les religieux sont des signes sur terre de la manière dont Jésus-Christ a lui-même vécu ici-bas. Et Jésus-Christ nous a donné un aperçu de ce que sera la Vie éternelle : un monde où l’on ne possèdera rien mais où règnera l’amour de Dieu, la charité.
Avant de devenir Franciscaine Missionnaire de l’Enfant-Jésus, mon parcours a été marqué par deux rencontres : à deux reprises, des sœurs franciscaines de l’Enfant-Jésus m’ont accompagnée. Leur écoute bienveillante, libre, gratuite, sans s’imposer, dans la discrétion et la joie, m’a profondément touchée. J’imagine que Jésus agissait de même. Et je veux faire pareil : être un compagnon de route qui écoute sans s’imposer, sans passer en force.