Père Miled Jreig, au service des catholiques d’Orient dans le diocèse

Le 4 décembre, les chrétiens d’Orient ont pu célébrer la fête de Sainte Barbe, une sainte majeure au Liban, dans la chapelle de la Consolation à Aix qui leur a été confiée. Depuis septembre, le responsable de cette chapelle est le père Miled Jreig, prêtre maronite originaire du Liban. Portrait.

Quelques mots d’anglais se glissent dans ses phrases en français, mais le père Miled Jreig arrive bien à se faire comprendre. Arrivé mi-octobre à Aix-en-Provence, ce prêtre catholique de rite maronite habite en France seulement depuis l’été dernier. Il a répondu à la demande de son évêque, Mgr Maroun Nasser Gemayel, évêque de l’Eparchie Notre-Dame de Liban de Paris des Maronites de France, et assure désormais le culte en rite oriental pour les chrétiens d’Orient du pays d’Aix. « Je suis prêtre maronite, donc à la chapelle Notre-Dame de la Consolation, je célèbre selon le rite maronite. Mais mes paroissiens sont parfois d’autres rites orientaux. Cela importe peu. Ce qui compte, c’est la messe, c’est Jésus-Christ ».

Église universelle

 Le père Miled a goûté ces dernières années à l’Église universelle. D’abord moine dans un ordre maronite libanais, il a été envoyé par sa congrégation au Mexique, de 2006 à 2012. Durant ce séjour, il a été autorisé à devenir prêtre diocésain, et a été ordonné en 2008. Entre 2012 et 2017, il a vécu aux Etats-Unis, à New-York, puis en Pennsylvanie et enfin dans le Connecticut. Après un court séjour de 9 mois à Chypre, Miled Jreig est arrivé en France en août 2018, d’abord pour remplacer un autre prêtre quelques mois à Alfortville. Puisque le diocèse d’Aix et Arles a décidé de dédier une chapelle d’Aix-en-Provence aux cultes d’Orient, la présence en France de ce prêtre de 42 ans se pérennise.

Des paroissiens venus de loin

À Aix-en-Provence, le père Miled Jreig a retrouvé des compatriotes libanais mais aussi des familles venues de Syrie, d’Irak, de Jordanie, de Palestine. « 80% d’entre eux sont des réfugiés, ils ont fui Daesh et la guerre qui sévit depuis 2011 ». Les autres paroissiens du père Miled sont installés en France depuis plus longtemps, « depuis la guerre du Liban des années 1980 ». Jusqu’alors, les catholiques d’Orient de la région se rendaient ponctuellement à Marseille, où des lieux de culte leur sont dédiés. La chapelle d’Aix, souvent plus proche de leur domicile que celles de Marseille, leur permet désormais de prier dans leur langue : « certains sont arrivés récemment, ils ne parlent pas ou peu le français – surtout les plus âgés – et il donc difficile pour eux de suivre le rite latin. Prier selon le rite maronite, dans leur langue, leur apparait comme une bouffée d’oxygène ». Ainsi peuvent-ils transmettre leur histoire et leurs coutumes aux plus jeunes.

Créer du lien avec les catholiques de rite romain

Si la langue arabe soude ces chrétiens d’Orient, le père Miled ne souhaite pas susciter de repli des paroissiens sur leur communauté. Lui-même vit au presbytère de la cathédrale Saint-Sauveur avec les trois autres prêtres de la paroisse à laquelle est rattachée la chapelle Notre-Dame de la Consolation. Il y célèbre la messe – en rite romain, donc en français – un samedi par mois, et il confesse tous les jeudis de l’Avent. Le curé de la cathédrale, le père benoît Tissot, espère organiser des célébrations – lors de certaines fêtes religieuses – qui réunissent tout le monde, catholiques romains et catholiques de rites orientaux. Le père Miled Jreig compte répondre favorablement à cette invitation et envisage deux axes : le domaine spirituel avec des messes, des retraites spirituelles ou des chapelets ensemble ; et le côté plus social avec des activités communes, des soirées. « La découverte mutuelle des rites orientaux et romain ne peut être qu’un enrichissement. Le christianisme, c’est l’ouverture », conclut-il.