Mes voeux pour 2020 : Edito de Mgr Dufour

C’est le temps des vœux. Il est si bon de rêver… Mais le temps des vœux n’est pas seulement le temps des rêves, il est aussi celui des projets qui inscrivent les souhaits dans le réel. Voici trois de mes vœux pour l’année nouvelle.

Mon premier vœu, c’est l’espérance. Il y a mille raisons d’être inquiets et l’on connaît les longues litanies de nos inquiétudes. Inquiets pour le climat, pour nos retraites, pour l’avenir des enfants, pour nos traditions et notre civilisation, pour la paix du monde… Guettons cette année tous les petits signes d’espérance. Chrétiens, cultivons l’espérance que nous donne la foi en Jésus Sauveur, témoignons de nos raisons d’espérer, et offrons par nos actes les signes que l’espérance n’est pas pour nous un vain mot.

Mon deuxième vœu est un appel à prendre chaque jour un temps pour Dieu, un temps rien que pour Lui. Un temps pour reprendre souffle auprès de Lui, un temps pour se laisser aimer par le Christ vivant, un temps pour nous confier à Lui et accueillir sa paix. Comme manger, dormir, boire et manger, prier est une nécessité vitale. Depuis le commencement du monde, l’Esprit est l’acteur numéro un de l’histoire. A la Pentecôte 2020, j’ouvrirai pour notre Eglise diocésaine une année de prière à l’Esprit Saint.

Mon troisième vœu est un chantier, celui de l’écologie intégrale. « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur notre mère la terre » chante saint François d’Assise dans son cantique des créatures. En écho, le pape a tiré la sonnette d’alarme. « Cette sœur crie » dit-il dans son encyclique « Laudato si » dont nous fêterons le 5ème anniversaire le 24 mai prochain. Je propose une année sous le signe de l’émerveillement pour prendre conscience de l’infinie beauté de la Création et apprendre à respecter le merveilleux cadeau par lequel Dieu a tout donné de lui. Depuis trois siècles, nous avons considéré la terre comme un hypermarché géant. Aujourd’hui elle crie et nous appelle à prendre soin d’elle. « Saccagée, elle est saccagée, la terre ; pillée, elle est pillée » écrivait déjà la prophète Isaïe (Is 24,3). Il est urgent de nous convertir à l’ « écologie intégrale », une écologie qui intègre l’homme et son environnement, une écologie où « tout est lié ». Il est urgent de changer nos modes de vie. Vite… Dans nos paroisses, nos communautés, nos familles, pressons-nous sur ce chantier.

Une année pour guetter les signes d’espérance. Une année pour se laisser aimer par le Christ vivant. Une année pour s’émerveiller devant la beauté de la Création et apprendre à la respecter. Je vous souhaite une heureuse année 2020.

 

+ Christophe DUFOUR

Archevêque d’Aix-en-Provence et Arles