Confinés ! Méditons et prions : n°10

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un curé du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Régis Curral, curé de Fuveau et Châteauneuf-le-Rouge.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (8, 51-59)

En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » Les Juifs lui dirent : « Maintenant nous savons bien que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : “Si quelqu’un garde ma parole, il ne connaîtra jamais la mort.” Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? » Jésus répondit : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”, alors que vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais et, si je dis que je ne le connais pas, je serai comme vous, un menteur. Mais je le connais, et sa parole, je la garde. Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. » Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. » Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.

La méditation proposée par le père Régis Curral, curé de Fuveau et Châteauneuf-le-Rouge

Dieu promet donc à Abraham une descendance nombreuse et une terre. Pourtant, comme bien souvent dans l’Ancien Testament, Dieu annonce un don bien plus grand encore qui dépasse de loin ce qu’on pouvait imaginer. Abraham est par deux fois appelé à devenir le père d’un grand nombre de peuples et l’alliance que Dieu noue avec lui est perpétuelle. Ainsi, Dieu, dès les origines, promet bien plus qu’une belle postérité et une bonne terre. C’est bien l’éternité bienheureuse auprès de Lui qui est déjà annoncée. Abraham est appelé à observer l’alliance tout comme sa descendance.

Bien des siècles plus tard, voilà que le Christ renouvelle la promesse : « Si quelqu’un reste fidèle à ma parole, il ne connaitra pas la mort. » C’est nous dire que Dieu veut pour nous la Vie, la vie dès à présent par cet amour qui nous unit à Lui et nous donne de faire beaucoup de bien, et un jour la Vie éternelle. Pour cela, il nous faut « garder sa parole » tout comme le Christ « reste fidèle à la parole » du Père. Est-ce à dire que la générosité de Dieu soit liée à notre propre générosité ? Non, car comme le dira saint Paul : « Alors même que nous étions pécheurs, le Christ a donné sa vie pour nous » (Rm 5, 8). La générosité de Dieu, j’allais dire « Dieu merci », ne dépend pas de la nôtre. Mais en même temps, le don que Dieu veut nous faire ne pourra porter son fruit que si nous l’accueillons.

L’accueillir ? « Le connaître », dira Jésus. Le connaître non pas simplement de manière théorique, mais le connaître par la foi vivante, la foi qui est aussi charité, amour de Dieu et de nos frères. Sans cela nous serons comme ces hommes de l’évangile de ce jour qui connaissaient la lettre de la Parole de Dieu mais en refusaient l’esprit. Pauvres cœurs ratatinés, ils ne voulaient pas admettre la profondeur de l’amour de Dieu. Ils refusaient de croire que Dieu nous aimait tant qu’Il nous avait donné son Fils, le Verbe fait chair, qui, « avant même qu’Abraham ait existé » est Dieu, est Yahvé, est « Je suis ».

« Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimé le premier et Il a donné son Fils unique qui est la victime offerte pour nos péchés », dira saint Jean (1Jn 4, 10) Alors, quand on connait, quand on goûte à quel point nous sommes aimés de Dieu, nous comprenons qu’il n’y a qu’un chemin : l’aimer de tout notre cœur et aimer nos frères comme Lui nous a aimés.

Que le Christ nous donne de le suivre avec générosité, tout au long de ce jour. Que chaque rencontre que nous ferons, chaque geste que nous poserons… soient autant de manières de Lui dire : « Tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. »

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer dans ces quarante jours de Carême les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.