Confinés ! Méditons et prions : n°13

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un curé du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Robert Del Prete, curé de Simiane-Collongue.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (12, 1-11)

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

La méditation proposée par le père Robert Del Prete, curé de Simiane-Collongue

L’Évangile de ce jour, tout au début de la Semaine Sainte, nous pose la question de notre foi. Le chemin de foi naît d’une espérance et s’exprime par la charité. Marie de Béthanie, la sœur de Lazare, va exprimer une nouvelle fois toute sa foi en Celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Mais en ce jour, elle ne dit rien. Elle se donne toute entière en répandant un parfum très pur, de très grande valeur, valant plus de trois cents pièces d’argent, c’est-à-dire plus que le salaire d’une année ! En réalité, c’est un parfum qui n’a pas de prix car c’est son être intime, son amour profond qu’elle dépose sur les pieds de son Seigneur.

C’est un parfum qui vient de son cœur brisé et broyé. C’est l’expression la plus pure de la foi, celle de la charité parfaite, du disciple qui plaît à Dieu : l’acte d’amour, l’offrande qui lui est agréable. L’attitude du disciple Judas Iscariote est, hélas, souvent la nôtre. Nous nous fourvoyons dans l’aide aux pauvres ; ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est surtout une question d’amour, de lien. De plus, Judas est un voleur : il prend dans la bourse commune. L’argent est plus important pour lui que la gratuité de la charité. Il est dans un faux calcul. Il se trompe de chemin. Le chemin est d’aller vers le Christ qui va donner sa vie pour nous. C’est ce que pressent Marie dans son geste prophétique, car Jésus, qui s’achemine vers sa Passion, est le vrai pauvre à cet instant. Oui pour aider vraiment les pauvres, il faut d’abord nous tourner vers Jésus-Christ qui a soif de nous. Prions en ce Lundi Saint, pour qu’Il renouvelle et raffermisse au fond de nous, la foi. Qu’Il nous rende solidaire du peuple de Dieu qui souffre à travers ce confinement de toute nourriture sacramentelle, qu’Il purifie notre cœur afin que transparaissent dans nos actes : humilité, simplicité et charité.

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer dans ces quarante jours de Carême les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.