Confinés ! Méditons et prions : n°19

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un curé du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Michel Isoard, curé de Martigues et Port-de-Bouc.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 11-18)

En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

La méditation proposée par le père Michel Isoard, curé de Martigues et Port-de-Bouc

Vous l’avez peut-être remarqué, les premières lectures de ces lendemains de Pâques nous reportent étrangement au… jour de la Pentecôte ! Pourquoi la liturgie nous fait-elle faire un tel bond à un moment pourtant si important et dense ? C’est qu’en fait nous apprenons, directement ou de façon plus voilée, que les apôtres, après la résurrection et la rencontre même du ressuscité, sont restés… confinés ! Saint Jean précise même que lors de la deuxième manifestation du Christ, huit  jours après la résurrection, les Douze sont toujours enfermés dans la peur, « les portes verrouillées ».

Cette bonne nouvelle de la résurrection, que Jésus leur avait pourtant annoncée à plusieurs reprises et qui faisait partie de la foi juive d’un grand nombre à l’époque, il leur faut du temps pour l’accueillir. L’apôtre Thomas se fait d’ailleurs le porte-parole de tous ceux et celles qui ont du mal à croire même s’il accepte finalement de ne pas croire que ce qu’il voit, et de ne pas voir tout ce qu’il croit.

Cette résurrection du Christ, célébrée dans ce contexte si particulier qui a marqué aussi le carême et va encore se poursuivre, prenons le temps de l’accueillir, de la laisser faire son œuvre en nous, toute son œuvre. Il ne faut pas qu’elle soit (seulement !) un cri de soulagement qui nous ferait penser que désormais les choses seront plus simples, plus faciles, plus évidentes. Le temps pascal ne s’arrête pas, il commence ! Et ce n’est qu’après la Pentecôte, que reprendra le temps ordinaire…

Sur la suite à donner à cette crise, nous avons certes des idées, peut-être trop d’idées. Chacun y va de son message devenu soudain prophétique, même s’il a quelques relents du passé. Les convictions jusque-là laissées de côté, voilà qu’elles pourraient être désormais entendues…

La liturgie nous invite à accepter de prendre encore du temps, ce n’est donc pas qu’une injonction présidentielle ! Ne cherchons pas à saisir trop vite les occasions de cette crise, comme jadis le fruit de l’antique jardin, ou encore le Ressuscité lui-même dans le jardin près du tombeau : « Marie… ne me retiens pas ».

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer dans ces quarante jours de Carême les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.