Confinés ! Prions et méditons : n°21

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un curé du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Benoît Tissot, curé de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (24, 35-48)

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

« En Jésus, le projet de salut de Dieu a réussi »: la méditation proposée par le père Benoît Tissot, curé de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence.

Jésus ressuscité ouvrit l’intelligence des disciples à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

Jésus ressuscité permet à ses disciples de comprendre les Écritures. Et j’aime imaginer qu’Il leur a rappelé ce que le prophète Isaïe avait annoncé : ce mystérieux serviteur de Dieu qui est un serviteur souffrant, qui n’a même plus d’apparence humaine tellement il a été maltraité, ce serviteur que l’on a voulu retrancher de la terre des vivants, qui a été frappé pour le crime de son peuple, ce serviteur juste, totalement innocent, qui n’a jamais commis de violence et dans la bouche duquel il n’y a jamais eu de tromperie, ce serviteur qui s’est livré lui-même à la mort, qui a été compté parmi les criminels alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les criminels. Ce serviteur de Dieu souffrant et rejeté mais qui réussira, prophétise Isaïe, qui montera, qui s’élèvera, qui sera exalté.

Dans son discours devant le peuple de Jérusalem, parce qu’il est témoin de la Résurrection de Jésus et parce que Jésus lui a ouvert l’intelligence à la compréhension des Écritures, Pierre montre qu’il a compris que Jésus est ce serviteur de Dieu annoncé par Isaïe. Un serviteur qui a beaucoup souffert, injustement, lui qui est le juste par excellence, et un serviteur qui a réussi et qui a été exalté puisque Dieu l’a ressuscité des morts. « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus » annonce l’apôtre Pierre au peuple de Jérusalem qui avait demandé la condamnation du Saint et du Juste. « Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie souffrirait » confesse Pierre. C’est d’abord pour ce peuple que Jésus le serviteur de Dieu a réussi : « C’est pour vous d’abord que Dieu a suscité son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, pourvu que chacun de vous se détourne de sa méchanceté » dit Pierre. Il faudra encore du temps à Pierre, et l’action de l’Esprit de Jésus en lui, pour comprendre que la réussite de ce serviteur est aussi pour toutes les nations, comme Isaïe l’avait annoncé : « J’ai fait de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations. […] C’est trop peu que tu sois pour moi un serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les survivants d’Israël. Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».

Voilà ce que Jésus a fait comprendre à Pierre son apôtre, voilà ce dont Pierre est témoin auprès de ses frères d’Alliance. En Jésus serviteur de Dieu, le projet de salut de Dieu a réussi ! En Jésus serviteur de Dieu, Dieu réalise le salut de toute l’humanité. Jésus de Nazareth mort et ressuscité est véritablement le Christ, le Messie, l’Envoyé de Dieu, au service de l’œuvre de salut de Dieu pour tous les hommes. La guérison de ce mendiant infirme de naissance à la Belle-Porte du Temple en est l’annonce vivante.

Oui, Jésus est au service de notre salut, au service de toutes nos guérisons, au service de toutes nos libérations, au service de toutes nos résurrections. En ce jour de Pâques, laissons-le être au service de l’avènement du meilleur en nous-mêmes, ne l’empêchons pas de réaliser en nous son œuvre de salut. Et comme Il nous l’a promis, Il réussira !

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.