« Je veux aimer » : la plateforme pour s’entraider sans se rencontrer

En ces temps de distanciation physique, le service diocésain des pauvretés – Communion Bethléem – lance une plateforme d’entraide, « Je veux aimer »  pour mettre en relation offres de service et besoins de chacun. Au micro de Dialogue RCF, Juliette Gaté, responsable de ce service diocésain, nous explique son fonctionnement.

Confinement oblige, nous sommes obligés de nous réinventer. Se réinviter c’est ce qu’on diocèse ou une association doit faire en temps de crise ?

C’est ce qui s’est passé, et comme chacun de nous dans l’urgence, nous avons dû inventer et trouver des idées pour continuer d’être en lien et continuer de trouver le moyen de se faire proche de nos frères et sœurs les plus pauvres. Donc nous avons réuni nos cerveaux à distance, nous avons prié et nous avons essayé de trouver quelques idées.

Le service diocésain des pauvretés a mis en place un outil en ligne, « Je veux aimer », en quoi cela consiste exactement ?

La mission d’un service diocésain, c’est de permettre à chacun de laisser se déployer son talent. Des talents, notre Église diocésaine, et notre Église en générale, en regorge. Mais ils se trouvent d’un seul coup empêchés de se déployer comme d’habitude. Nous nous sommes dit « comment est-ce que l’on peut aider tous ces talents, toute cette soif d’aimer, à trouver leur moyen de s’exprimer le plus justement face aux besoins qui s’expriment ? » Il s’agissait de savoir comment aider les associations, qui viennent en aide matériellement aux plus pauvres, à se déployer en conjuguant nos talents. Il s’agit pour nous aussi de savoir que faire pour les plus âgés qui aidaient ordinairement sur le terrain, et qui, d’un seul coup, se retrouvent confinés chez eux, souvent malheureux. Alors, nous avons inventé, en s’inspirant de la plateforme gouvernementale « Je veux aider », cette plateforme « Je veux aimer » où chacun est invité à s’inscrire pour proposer. par exemple « moi je peux aider physiquement à venir en aide aux plus pauvres en cherchant des aliments, en les déchargeant, en les livrant ». Mais il est aussi possible « d’aider de chez moi » ou « aimer de chez moi »  : en faisant des cours à distance, en priant pour ceux qui sont sur le terrain, en priant pour ceux qui sont en souffrance, en faisant du lien en téléphonant, en profitant de sa promenade pour aller mettre des informations, (une petite prière, les initiatives qui existent dans le diocèse) dans les boîte aux lettres de ses voisins par exemple. Et donc chacun s’est inscrit sur cette plateforme et nous, nous avons appelé, avec toute l’équipe du service, tous les gens qui sont ordinairement dans notre diocèse auprès des plus pauvres. Nous leur demandons comment ils vont, de quoi ils ont besoin, et nous avons essayé de faire se rencontrer les talents de chacun et les besoins de chacun.

Donc sur cette plateforme, « Je veux aimer », vous rassembler les talents de chacun et vous pouvez les mettre aux service d’associations comme la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, par exemple, ou y en a-t-il d’autres que vous aidez ?

Nous aidons tous ceux qui ont manifesté leurs besoins : la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, mais aussi le Secours Catholique qui distribue des bons alimentaires, alors nous envoyons les personnes qui se sont inscrites vers eux, mais aussi l’Ordre Malte et des paroisses individuellement (car les paroisses ont été invité à faire circuler aussi cette offre d’aide parmi leurs paroissiens). Nous faisons le « petit colibri qui passe les gouttes d’amour de bec en bec » et grâce à cela nous espérons que tout retrouve une place et que chacun se trouve aidé et aimé comme il faut.

Sentez-vous que cela prend bien, que la plateforme se développe, qu’il y a de plus en plus de personnes intéressées, que cela développe une solidarité ?

Oui, c’est vraiment très beau. Il y a des gens qui ont répondu en communauté, comme la paroisse de la Communauté Catholique Étudiante d’Aix, là où tous les jeunes ont répondu assez massivement parce qu’ils se sont sentis sans doute précieux dans leur force physique. Et puis il y a tout ce bouche à oreille qui fonctionne qui fait que les gens se font passer l’adresse de cette plateforme les uns à travers les autres. Et puis peu à peu, la petite rivière grossit et c’est assez beau à contempler.

Pensez-vous qu’il y aura un « avant » et un « après » confinement par rapport à toutes ces nouvelles solidarités qui se développent et ces nouvelles façons de communiquer, même si on ne peut pas se rencontrer ?

J’espère vraiment parce que c’est assez réjouissant de voir comme, en bonne intelligence, chacun aide l’autre pour venir au secours du plus pauvre. Nous travaillons avec les CCAF, avec les communes, avec les paroisses, nous partageons les informations que nous avons eu. Chacun est vraiment attentif aux talents de l’autre et j’espère que cela aura élargi l’espace de nos tentes, ouvert nos cœurs à l’autre. Que cela nous aura aidé à réaliser que nous avons chacun une place. Qu’il y a une place pour chacun d’entre nous et que si l’on unit nos talents alors nous pouvons devenir vraiment fort, appuyés les uns sur les autres et soutenus par la prière de ceux qui restent chez eux confinés. Il y a vraiment de très belles choses. J’espère que cela aura converti nos cœurs longuement.

Retrouvez la plateforme « Je veux aimer » en cliquant ici