Confinés ! Prions et méditons : n°32

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un curé du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Jean-Yves Urvoy, curé de la primatiale Saint-Trophime d’Arles.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (6, 35-40)

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai déjà dit :vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

La méditation proposée par le père Jean-Yves Urvoy, curé de la primatiale Saint-Trophime d’Arles.

Nous entendons cette méditation de Jésus sur le Pain de Vie alors même que l’ensemble des fidèles de France, affamés et assoiffés de l’Eucharistie depuis le grand jeûne du confinement, viennent d’entendre les nouvelles dispositions gouvernementales pour l’après 11 mai… Décidément nous comprenons avec plus d’acuité en ces circonstances combien il est vrai que le monde n’a pas connu le Christ. Nous comprenons aussi encore plus comment la plupart des disciples vont abandonner Jésus suite à ce discours : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ».

Au-delà des mauvaises intentions possibles dont nous ne pouvons pas être juges (Dieu seul sonde les reins et les cœurs), ces événements manifestent combien l’Eucharistie est le Sacrement de la foi. « Vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas ». Oui, sans le regard de foi, nos célébrations eucharistiques peuvent peut-être se résumer à des réunions plus ou moins culturelles et récréatives, comme celles qui peuvent se tenir dans des bars ou des restaurants. Face à cela, nous sommes invités à nous examiner dans notre faim de l’Eucharistie, à notre manière aussi de rayonner habituellement de la joie de la rencontre eucharistique. Comment témoignons-nous de notre rendez-vous hebdomadaire (ou mieux encore quotidien) avec Jésus dans la célébration eucharistique ?

D’autre part Jésus nous invite à bien comprendre en quoi consiste son obéissance au Père, source et modèle de notre obéissance. « Je ne suis pas descendu du Ciel pour faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé ». À quelle obéissance sommes-nous appelés dans le moment présent ? Certainement pas à une obéissance aveugle, sans discernement, qui ferait abstraction de la volonté du Père. Or nous savons que Jésus fut autant libre devant les hommes qu’obéissant à la volonté du Père. Prions que nous sachions manifester cette liberté des enfants de Dieu, manifestant par notre voix et notre vie cette soif eucharistique, qui répond en fait à Celui qui le premier à soif depuis son cri sur la Croix.

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.