Confinés ! Prions et méditons : n°34

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un prêtre du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Bernard Maitte, vicaire de Puyricard, Venelles et Couteron.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (13, 54-58)

Quand il eut terminé ces paraboles, Jésus quitta l’endroit. Il vint à passer par son village natal et il se mit à les enseigner dans leur synagogue. Ils ne savaient qu’en penser et disaient : « D’où lui vient cette sagesse ? D’où lui viennent ces miracles ? N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère s’appelle Marie, n’est-ce pas ? Et ses frères, c’est Jacques, c’est Joseph, c’est Simon et Jude ! Ses sœurs aussi sont toutes des nôtres ; alors, d’où lui vient tout cela ? » C’est ainsi qu’ils butaient et ne l’acceptaient pas ; mais Jésus leur dit : « Le seul endroit où l’on ne reconnaît pas un prophète, c’est dans sa patrie et dans sa famille. » Et à cause de leur manque de foi, il fit là peu de miracles.

« D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? » : la méditation proposée par le père Bernard Maitte, vicaire de Puyricard, Venelles et Couteron.

En fêtant la mémoire de saint Joseph travailleur, le père adoptif de Jésus nous est présenté comme un exemple pour que « nous accomplissions les tâches que Dieu nous donne et recevions la joie promise au bon serviteur » (Prière d’ouverture de la messe).

C’est en 1955, que le vénérable pape Pie XII fixe la fête de saint Joseph travailleur au 1er mai. En somme, l’Église veut proposer à cette date emblématique une « référence ». Le 1er mai est si symbolique, en particulier pour tous les milieux sociaux par lesquels sont advenus les améliorations des conditions de travail. Saint Joseph, artisan, charpentier, travailleur n’est-il pas alors la figure de sainteté par excellence qui donne toute sa dimension et son sens au travail ? Il ne s’agit pas simplement de « bons sentiments » car la doctrine sociale de l’Église a toujours été attentive à la valeur du travail, à la dignité du travailleur et donc au respect des conditions de son exercice. Aujourd’hui encore, ce souci transparaît dans les réflexions sur une écologie chrétienne qui sont forcément liées à une économie et un sens profond et irremplaçable de la création, de l’homme et de son œuvre. N’oublions pas alors que le travail n’atteint toute sa compréhension que par son inscription dans un rythme et une alternance avec le repos qui ouvrent au septième jour : « Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait faite » (1ère lecture).

Dieu est à l’œuvre, Dieu travaille et l’homme est à son image et ressemblance, dans son action de grâce « Et Dieu vit que cela était bon », comme dans le plaisir de l’œuvre bien accomplie.

Jésus hier comme aujourd’hui croise la route des hommes, leur histoire et leurs préoccupations, leurs soucis et leurs joies. Il est homme et comme homme sait ce que cela signifie de travailler de ses mains pour vivre : « Jésus entre dans notre histoire, il vient au milieu de nous, il naît de la Vierge Marie par l’opération de Dieu, mais avec la présence de saint Joseph, son père légal qui veille sur lui et lui enseigne même son travail. Jésus naît et vit dans une famille, dans la Sainte Famille, apprenant de saint Joseph le métier de charpentier, dans l’atelier de Nazareth, partageant avec lui l’effort, la fatigue, la satisfaction et même les difficultés quotidiennes. Ceci nous rappelle la dignité et l’importance du travail » (Pape François, catéchèse 2013).

Dieu aime apprendre de nous ! Pour que nous apprenions de lui. Jésus apprend le travail de charpentier lui qui sur le bois de la croix bâtira la charpente du monde. Jésus a su ce qu’était le vrai sens du psaume « tu te nourriras du travail de tes mains » (Ps 127), lui qui œuvre aux œuvres du Père pour multiplier le pain quotidien aux foules et donner le pain de la vie. Ses contemporains et ses familiers ont-ils perçus à quel point lorsqu’ils s’interrogent : « N’est-il pas le fils du charpentier ? » (Évangile) combien Joseph a joué un rôle fondamental pour Jésus le Sauveur dans sa capacité à être pleinement homme ?

Quand le prêtre dit alors : « Tu es béni Dieu de l’univers, toi qui nous donnes » ce pain, ce vin « fruit de la terre et du travail des hommes » (Présentation des dons), quel sens cela prend-il pour nous aujourd’hui ? Quelles interrogations émergent dans le contexte d’un confinement qui voient la manière de travailler changer, la mise au chômage partiel et dans un réveil d’après confinement qui sera encore plus que dramatique, la perte d’emploi, les reconversions, la clef sous la porte… ?

Faisons nôtre cette prière : « Seigneur, source de tout bienfait, regarde les présents déposés devant toi pour la fête de saint Joseph : permets que cette offrande devienne le secours dont nous avons besoin » (Prière sur les offrandes).

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.