Confinés ! Prions et méditons : n°38

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un prêtre du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Damien Etemad-Zadeh, responsable de la propédeutique au séminaire Saint-Luc d’Aix-en-Provence.

Lecture du livre des Actes des Apôtres (12, 24 – 13, 5)

En ces jours-là, la parole de Dieu était féconde et se multipliait. Barnabé et Saul, une fois leur service accompli en faveur de Jérusalem, s’en retournèrent à Antioche, en prenant avec eux Jean surnommé Marc. Or il y avait dans l’Église qui était à Antioche des prophètes et des hommes chargés d’enseigner : Barnabé, Syméon appelé Le Noir, Lucius de Cyrène, Manahène, compagnon d’enfance d’Hérode le Tétrarque, et Saul. Un jour qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, l’Esprit Saint leur dit : « Mettez à part pour moi Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Alors, après avoir jeûné et prié, et leur avoir imposé les mains, ils les laissèrent partir. Eux donc, envoyés par le Saint- Esprit, descendirent à Séleucie et de là s’embarquèrent pour Chypre ; arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean-Marc comme auxiliaire.

La méditation proposée par le père Damien Etemad-Zadeh, responsable de la propédeutique au séminaire Saint-Luc d’Aix-en-Provence.

Or un jour, tandis qu’ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : « Mettez-moi donc à part Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » (v.2)

Une question importante s’impose immédiatement, à la lecture de ce passage ! De quelle œuvre s’agit-il ? Rien n’est dit ! Le contenu de l’œuvre n’est pas précisé, et il faut se mettre en route pour le découvrir ! Autrement dit, la pédagogie divine possède une caractéristique que l’on retrouve de façon quasi systématique : Dieu n’explique pas, il parle à moitié, il évoque, il suggère. L’autre moitié de sa parole se découvre à mesure que l’on chemine avec lui. C’est bien le propre de la pédagogie de Dieu que de se révéler peu à peu, et non de tout révéler au début !

Comme cela est fréquent chez Luc, rien n’est dit du contenu précis de l’œuvre à laquelle l’Esprit Saint convie Barnabé et Paul. On remarque simplement que l’Esprit Saint précède toute initiative des apôtres, et l’Église confirme ensuite ce qu’elle a reconnu être un appel de l’Esprit. Il appartient au lecteur de poursuivre la lecture pour comprendre quelle était l’intention de l’Esprit. En d’autres termes, l’Esprit Saint a toujours un temps d’avance, et le lecteur qui veut devenir missionnaire sait qu’il aura à découvrir en différé le contenu de la mission qui lui est confiée. Le missionnaire, le disciple, le chrétien ne s’invente pas sa mission, mais il l’intègre peu à peu, à mesure qu’elle se découvre à lui. Nous sommes à l’opposé de toute idéologie. C’est le concret, le terrain qui va révéler la parole de Dieu. Il y a donc du « jeu » dans la mission, le programme n’est pas fixé à l’avance, mais il est susceptible d’être mouvant. Il y a un travail d’interprétation et de co-construction de sens entre le disciple et l’Esprit Saint. Tout cela est tellement vrai dans nos vies ! Que la pédagogie divine, si respectueuse de notre dignité humaine, inspire également notre période de post-confinement !

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.