Confinés ! Prions et méditons : n°39

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un prêtre du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Antoine Barlier, vicaire de la primatiale Saint-Trophime d’Arles.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (13, 16-20)

Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : « Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. Ce n’est pas de vous tous que je parle. Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis, mais il faut que s’accomplisse l’Écriture : Celui qui mange le pain avec moi m’a frappé du talon. Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS. Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »

La méditation proposée par le père Antoine Barlier, vicaire de la primatiale Saint-Trophime d’Arles.

« Un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous si le faites. »

Cette affirmation de Jésus s’inscrit dans un contexte teinté de gravité. C’est au cours de la Cène, immédiatement après le lavement des pieds, qu’elle prend place, en lien avec l’annonce de la trahison de Judas. Si l’exemple se trouve dans le lavement des pieds, nous pourrions voir dans la trahison de Judas le contre-exemple le plus éloquent et le plus dramatique de cet appel de Jésus au service.

Dans le péché de Judas, semble apparaître un écho saisissant du péché de Satan : « Je ne servirai pas ». Satan a préféré être le maître dans le malheur éternel qu’un serviteur dans le bonheur sans fin de la vie éternelle. Dans chaque péché d’orgueil et même, dans chaque péché, se rejoue finalement ce refus du service, ce refus d’être serviteur. Pourtant, que notre vocation chrétienne est belle : servir Dieu et nos frères à l’exemple et par la puissance transformatrice du Christ. Elle nous conduit vers le bonheur éternel et nous assure déjà sur terre la joie qui naît de l’espérance d’être sauvé. Le service et le don de soi sont comme d’autres noms de la charité, de l’amour et c’est pourquoi ils nous rapprochent tant de Dieu. Dieu est Amour et son Verbe incarné manifeste cet amour divin dans une humanité de serviteur et même d’esclave, jusqu’à la mort de la Croix.

Dans la lumière du dimanche du Bon Pasteur, nous pouvons sans doute appliquer cet évangile, d’une manière particulière, aux prêtres, appelés à être les serviteurs de leurs frères. C’est là que se trouve l’autorité authentique dans l’Église : une autorité réelle, mais une autorité de service et non de domination à la manière des puissants du monde. C’est cette dimension paradoxale dans sa vocation d’Apôtre et donc d’appelé au sacerdoce nouveau que Judas n’a pas voulu accueillir, tant elle bouleversait sa manière de concevoir la puissance de Dieu et le rôle de son Messie.

L’épreuve de l’épidémie et du confinement sont des occasions d’incarner dans notre vie concrète la vocation de tout baptisé au service de ses frères. Demandons à l’Esprit Saint de nous rendre attentifs aux besoins de nos frères qui ne manquent pas, en particulier parmi les plus fragiles, pour pouvoir y répondre avec générosité. Si une épreuve ne nous permet pas de laisser le Seigneur dilater notre cœur, alors, c’est que nous sommes passés en partie à côté de la volonté de Dieu.

Que nous propose Jésus pour laisser notre cœur s’ouvrir aux exigences de l’amour authentique ? Le recevoir, Lui, à travers ses envoyés ; être à l’écoute de sa Parole. « Celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. » Demandons la grâce de recevoir personnellement et intimement Jésus, tel qu’Il est, au-delà de nos petites idées personnelles, pendant ce Temps pascal, où nous attendons la descente de l’Esprit Saint, afin de pouvoir imiter notre Maître, Lui qui s’est fait le serviteur de tous.

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.