Déconfinés ! Continuons à prier et méditer : n°55

Pendant la période de confinement, et jusqu’à la reprise des célébrations, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un prêtre du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Jean-Yves Constantin, délégué épiscopal au dialogue inter-religieux.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (17, 1-11a)

En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »

La méditation proposée par le Jean-Yves Constantin, délégué épiscopal au dialogue inter-religieux.

Tout projet, toute mission, doit, en finale, faire l’objet d’une évaluation. Dans le cadre d’une entreprise, ce retour de mission s’exprime entre autres, par des tableaux, des chiffres. Dans le domaine social, c’est l’utilité sociale de l’action qui sera mise en valeur. Jésus, comme Moïse l’a fait avant lui avant de passer de ce monde à son Père (Deut 32-33), exprime tout à la fois la mission qui lui a été confiée, combien il est ému par ce qu’il a vécu et ce qui lui permet de vivre sa mission. Jésus n’arrête pas de dire la confiance : du Père en lui, de lui en son Père, la confiance du Père en les hommes qu’il lui confie, la confiance de lui, Jésus, en toutes ces personnes qui lui sont données, la confiance de ces personnes en Lui, et dans le Père… Confiance donnée aussi en l’Esprit, déjà présent. Mais l’Esprit sera donné, confirmé pleinement, en parcourant le chemin jusqu’à la Croix, jusqu’à donner pleinement sa vie par amour. L’apôtre Jean, nous dit combien Jésus, et son Père, et l’Esprit, croient en chacune et chacun de nous.

Jésus parle beaucoup aussi de gloire ou d’être glorifié. Ceci à propos de son Père, de lui-même, de ceux qui lui ont été confiés. Ne l’oublions pas, la gloire, en architecture, c’est une source de lumière. Ainsi est glorieuse une personne lumineuse ! Glorifier une personne dans la Bible, c’est révéler qui elle est en vérité. Dit autrement, glorifier une personne, c’est révéler la lumière qui émane d’elle quand elle est en vérité. Ceci sachant que Dieu seul est vérité et que pour notre part nous sommes sur des chemins de recherche de vérité. Être en vérité (et non pas être la vérité !) est donc être soi-même, avec nos limites et les dons reçus, au service de la vie, d’une vie aimante à la suite de Jésus. C’est alors que nous pouvons devenir lumineux, glorieux. Et nous le constatons tous les jours, il y a autour de nous des personnes lumineuses qui nous sont données à contempler. Jésus nous invite à marcher à sa suite. Il nous invite à percevoir la lumière qui émane de chaque personne et à rendre gloire à Dieu pour cette lumière donnée à nos côtés. Il nous invite à co-naitre (naitre avec) cette lumière déjà présente au cœur de notre humanité, cette lumière reçue comme don de notre Père.

Saint Jean nous indique que Jésus a exprimé cet attachement, cette confiance en son Père et en toutes les personnes qui lui ont été données par le Père, avec beaucoup de tendresse, avec un grand souci de respecter la liberté de chaque personne. Il ne veut pas obliger à l’écouter par une prière insistante, il met chacun devant sa liberté. Mais en même temps sur la croix le cri qu’il laisse échapper est un cri exprimant son immense tristesse quant il comprend que Judas a définitivement perdu confiance en renonçant à la vie. Les évangélistes nous le disent, Jésus nous invite à baptiser, c’est-à-dire à plonger. Plonger dans l’amour, comme Jésus l’a fait. L’amour reçu et donné, d’abord avec les blessés de la vie, là où la souffrance risque de saper la confiance et l’espérance. Jésus est dans cette tension, aimer jusqu’au bout, accueillant et contemplant chaque personne, en invitant à la responsabilité, en respectant la liberté… Sans doute comme le font les mamans et les papas avec leurs enfants… Sans doute comme nous essayons de le faire, avec ceux que nous aimons, avec ceux qui nous sont donnés à rencontrer…

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.