Même en été, on peut prier et méditer ! #4

Durant les mois de juillet et août 2020, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose de vivre au rythme de la Parole de Dieu à travers neuf petites méditations pour chacun des dimanches de l’été. Elles ont été rédigées par neuf membres de notre famille diocésaine aux profils et aux « états de vie » différents. Aujourd’hui, la méditation nous est faite par Soeur Maria-Kolbe, moniale de l’abbaye Notre-Dame de Fidélité à Jouques.

 

L’Évangile du dimanche 26 juillet 2020 : Mt 13, 44-52

En ce temps-là, Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » « Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ». Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

 

Soeur Maria-Kolbe, moniale de l’abbaye Notre-Dame de Fidélité à Jouques

« Après avoir travaillé plus de dix ans comme infirmière dans différentes structures hospitalières, le Seigneur m’a appelée à le suivre dans la vie contemplative au sein de l’abbaye Notre Dame de Fidélité à Jouques enracinée en Provence depuis plus de cinquante ans. C’est dans ce monastère, qu’avec quarante-quatre soeurs nous vivons ensemble une vie de famille centrée sur la prière et le travail sous la Règle de saint Benoît. La lectio divina tient une grande place dans notre vie monastique où la Parole est quotidiennement lue, méditée, écoutée et chantée. »

« Un trésor, une perle et un filet »

Ce sont les trois paraboles qui nous sont données à méditer et qui terminent le troisième grand discours de Jésus rapporté par Matthieu et commencé avec le quinzième dimanche. Ce discours de Jésus, « aux foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit » (Mt 13, 12), contient sept paraboles sur le Royaume. Le mot parabole signifie en grec comparaison. Jésus utilise les paraboles pour rendre accessible un enseignement trop abstrait pour ceux qui écoutent sa prédication. Il nous donne donc ici trois comparaisons pour comprendre ce qu’est le Royaume de Dieu (pour Matthieu, c’est la même chose que le Royaume des cieux) : un trésor, une perle et un filet. Les deux premières comparaisons provoquent stupeur et joie et déterminent les actions qui suivent : dans l’un et l’autre cas, il faut être prêt à tout vendre pour acquérir un seul trésor ou une seule perle. Qui y a-t-il donc de si difficile à comprendre ? Cette découverte, qui procure dans un premier temps la joie du don gratuit reçu de Dieu, implique de tout donner en retour. C’est l’appel que Jésus lancera en vain au jeune homme riche (Mt 19,21). Déjà, dans la Première Alliance, le Seigneur avait demandé à son peuple : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force (Dt 6,5). Cela n’est possible que si l’on considère ce Royaume comme le bien le plus précieux. L’envisager, c’est finalement adhérer au Christ, car le Royaume n’est pas une chose, un espace de souveraineté ; il est une Personne, nous rappelle Benoît XVI en citant Origène. La différence entre ceux qui auront choisi de tout vendre et les autres est évoquée avec la parabole du filet dans lequel seront rassemblés les méchants et les justes, puis séparés par les anges à la fin du monde. Le juste, selon la Bible est celui qui est ajusté à Dieu. Or, le Royaume des cieux n’est pas un Royaume à la manière des royaumes terrestres ; son lieu, c’est l’intériorité de l’homme, nous dit encore Benoît XVI. Et pour nous aider, Jésus nous donne une dernière comparaison en guise de conclusion : celui du scribe devenu disciple du Royaume, disciple dont Jésus fait l’éloge parce qu’il est nourri à la fois de la tradition et de son enseignement. Le disciple de Jésus est celui qui prend au sérieux sa rencontre avec le Royaume, qui s’engage pleinement pour Jésus et sa mission et dont le coeur est sans compromission. Alors, « avez-vous compris tout cela ? »

Prière

Toi, Seigneur, tu es béni : apprends-moi tes commandements. Je fais repasser sur mes lèvres chaque décision de ta bouche. Je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesses. (Ps 118, 12-14).

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