Dans le diocèse de Gap et Embrun, la paroisse de Briançon comme « refuge » pour les migrants

Dans le diocèse de Gap et Embrun, le Père Jean-Michel Bardet, curé de Briançon, a ouvert cette semaine sa paroisse pour accueillir des réfugiés. Une belle expérience d’ouverture à l’autre.

 

Qu’on les nomme exilés ou migrants, ils sont sur la route depuis des mois et des mois, reprenant souffle de refuges en refuges dans le meilleur des cas.

Malgré les dévouements de tous ordres, avec la générosité et l’énergie de la part de jeunes gens bien souvent du même âge, la route est dure, longue, violente, bordée d’illusions mortifères, du triste danger de ceux qui s’enrichissent de la misère de leurs frères, mais aussi heureusement de cette expérience du geste fraternel, de compassion, qui réconforte autant celui qui le donne que celui qui le reçoit.

La paroisse de Briançon, avec le soutien de l’Evêque du diocèse de Gap Mgr Xavier Malle s’est ouverte cette semaine comme un « refuge » parmi tant d’autres, comme elle a pu le faire autrement à de multiples occasions.

Nous avons souhaité que durant cette étape sur le Site de l’église Ste Catherine, ce soit aussi l’occasion de permettre des échanges moins crispés, entre services de l’état, associations solidaires, collectifs et individuels, paroissiens, tous soucieux que la personne humaine reste au cœur de cette recherche commune d’apaisement au cœur d’un drame appelé à marquer durablement notre siècle.

Je rends grâce pour cette bonne volonté manifeste, pour ces dialogues respectueux, pour ce temps d’un café même rapide avec les forces de l’ordre où, en de brefs échanges, était palpable le commun désarroi face à cette situation douloureuse.

Gérer ensemble une crise, à notre humble échelle, où la place de la parole d’une promesse « de quelques moyens supplémentaires » vient alors apporter étincelle de réconfort et d’encouragement.

Le « croire en la parole de l’Autre » est bien le nœud de ces échanges, et d’une possible convergence pour une cause commune : que l’humanité s’en trouve grandie.

Mais gare ! Si la parole n’est pas honorée… c’est alors l’expression de la désespérance, d’une colère qui trouvera souvent son expression dans une violence amère, et des errements accablants.

Permettez-moi humblement de le partager, dans la Foi chrétienne qui m’anime, que jamais la Parole de Dieu ne se dédit ; c’est Elle qui peut nous permettre de tenter de faire confiance en la parole de notre interlocuteur, et de toujours oser celle-ci.

 

Jean-Michel Bardet, curé de Briançon