« La paix de Dieu surpasse tout ce que l’on peut concevoir » : l’homélie du Père Dominique Veyrune pour le 3ème dimanche de l’Avent

Dans son homélie du 3ème dimanche de l’Avent, le Père Dominique Veyrune, curé de l’Unité pastorale Étoile-Sainte Marie, nous invite à méditer sur la relation entre l’inquiétude et la joie.

 

Arrêtons-nous ce dimanche sur la 2e lecture de St. Paul aux Philippiens.

2 commandements : « Soyez toujours dans la joie » et « Ne soyez inquiets de rien » ! Comme souvent Jésus nous déconcerte, il nous intime l’ordre d’être remplis de joie et de sérénité en toute occasion. Comme si nous pouvions être maîtres de ces sentiments !

Il est vrai que nous avons toutes les raison de cultivez la joie, puisque le Royaume est tout proche, à chaque instant, que le Christ nous a sauvé de l’angoisse de la mort et du remords du péché. Il nous donne en prime une espérance théologale enracinée dans sa résurrection à laquelle nous participerons.

Mais pourtant avons-nous aussi de multiples raisons d’être inquiets pour nous, nos proches, le monde, la santé et l’avenir, du moins dans un futur proche ! Alors comment répondre aux commandements du Seigneur ?

Thérèse de Lisieux disait à une de ses sœurs que son âme était aussi sombre que ce trou là-bas au fond du jardin du carmel, mais qu’elle était en paix. De qu’elle paix s’agit il ? Le pape François nous invite par ses encycliques à la joie : joie de l’Evangile, joie de l’Amour, Laudato si…mais de quelle joie s’agit il ? Jésus lui-même nous dit que la paix qu’il nous donne n’est pas celle du monde habituel.

Sans doute est il humain d’être inquiet, tracassé. Notre archevêque dans son homélie de l’Immaculée parlait d’un virus ‘intelligent’ qui, non content de s’attaquer au corps, a le pouvoir de toucher nos âmes : angoisse pour soi et ses enfants, sentiment de ne rien savoir et de ne rien pouvoir faire ni prévoir, divisions avec ses proches, etc…

En terme d’inquiétude, sans doute Jésus ne nous dit pas de rester zen de manière absolue, mais de ne pas nous laisser entamer par des préoccupations qui atteindraient notre cœur et nos pensées au point de perdre cette paix intérieure dont parlait la petite Thérèse. Quels que soient les soucis du monde, il nous faut cultiver et fonder notre quiétude profonde, et notre espérance théologale sur la relation au Christ. Ne nous laissons pas voler la joie évangélique du Christ ressuscité !

En terme de joie, il ne s’agit pas simplement d’un sentiment heureux. Le pape Paul VI dans un ouvrage, La Joie chrétienne écrit en substance que la joie n’est pas affaire de sentiment mais de volonté.

Faites connaître à Dieu vos demandes, « et la paix de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus ».(Ph 4,7)

 

Père Dominique Veyrune