La mission de l’Église est de consoler

Homélie de Mgr Christophe DUFOUR

Messe d’envoi du pèlerinage diocésain à Lourdes

Vendredi 19 juillet 2019

 

En cette messe d’envoi de notre pèlerinage, nous pouvons tirer trois enseignements de cette Parole de Dieu que nous avons proclamée : un cadeau, un acte de foi, une mission.

Un cadeau : la consolation

Dieu est comme une maman… Vous avez entendu ce que dit Dieu par la bouche de son prophète Isaïe. Le prophète compare Dieu à une maman, quelle audace ! Une maman qui console : « Comme un enfant que sa mère console, ainsi, dit Dieu, je vous consolerai ».

Au cours de ce pèlerinage, nous avons médité cette parole de Jésus : « Heureux les pauvres ». Le prophète annonce ici une autre béatitude : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ».

Vous souvenez-vous du vieillard Syméon qui attendait la consolation d’Israël. Lorsque, 40 jours après la naissance, Marie et Joseph viennent présenter Jésus au Temple, Syméon prend l’enfant dans ses bras et il le bénit. En cet enfant, il bénit le Consolateur que Dieu envoie comme il l’avait promis à son prophète. Jésus, le Consolateur, poursuit aujourd’hui son œuvre de consolation dans l’Esprit Saint. L’Esprit Saint Consolateur est la tendresse de Dieu, comme une brise légère. Il est l’amour de Dieu, comme un feu intérieur. Il est la lumière de Dieu, comme une lampe qui éclaire nos pas dans la nuit.

Relecture. Lorsque nous relirons notre pèlerinage, posons-nous cette question : quelle consolation avons-nous reçu ?

Un acte de foi

Dans le récit des noces de Cana, je vous invite à entrer dans l’acte de foi des serviteurs. Jésus et ses apôtres sont là, invités au repas de mariage. Marie est présente, un œil à la cuisine, un œil à la salle à manger. Elle voit que le vin vient à manquer. Alors, dans la foi, elle prie Jésus : « Ils n’ont pas de vin ». Elle dit ensuite aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Et les serviteurs obéissent à la Parole : ils remplissent d’eau les jarres, et ils servent… Quelle foi ! Ils servent de l’eau, dans la confiance absolue en la parole de Jésus. Vous l’auriez fait, vous ? Cette foi, les serviteurs l’ont puisée dans la foi de Marie.

Relecture. Lorsque nous relirons notre pèlerinage, posons-nous la question : En quoi notre foi a-t-elle progressé ? Marie, mère de la foi, priez pour nous.

Une mission : consoler

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » dit Jésus. Et nous pouvons citer aussi ce proverbe indien : « Tout ce qui n’est pas donné est perdu ». Nous avons reçu la consolation, offrons-la. Telle est notre mission de baptisés. Telle est la mission de l’Eglise, à l’image de Marie consolatrice. Voici quelques pistes pour consoler.

Consoler par l’écoute : pleurer avec ceux qui pleurent, se laisser toucher par la peine des autres.

Consoler par la parole : demandons au Saint Esprit de nous inspirer la parole qui console.

Consoler par la fraternité : je vous ai déjà invités avec insistance à former des petites fraternités où vous apprendrez à vivre l’amour fraternel, dans un climat de confiance qui permet à chacun de se confier sans être jugé.

Consoler par la prière : à la manière de Marie qui prie Jésus ; à Jésus par Marie. La prière porte toujours un fruit de consolation.

La mission de l’Eglise est de consoler. Je vous partage ma prière d’évêque : que notre Eglise diocésaine d’Aix et Arles, que nos paroisses, que nos familles, que nos fraternités et nos communautés témoignent activement de la consolation que Dieu apporte au monde en Jésus.

Seigneur, à tous ceux que tu as consolés pendant ce pèlerinage, donne la grâce d’être des consolateurs, avec Marie.

Marie, Notre Dame de Lourdes, prie pour nous l’Esprit Saint Consolateur. AMEN.

 

 

 

 

Textes choisis : Isaïe 66,10-14 ; Jean 2,1-11