« Je sais que Jésus va me guérir »

Homélie de Mgr Christophe DUFOUR
Pèlerinage diocésain à Lourdes
Onction des malades et engagement des hospitaliers
Messe du pèlerinage à la Cité Saint-Pierre
Jeudi 18 juillet 2019 (15e semaine temps ordinaire)

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau ». Heureux, vous les pauvres, le Christ vous appelle, il vous invite à venir à lui. Et nous sommes venus à lui, en pèlerins, ici à Lourdes. Au Christ, par Marie, par l’Eglise.

UN : au Christ.

« Venez à moi, vous tous… » dit le Christ. Dites-moi, frères et sœurs, pourquoi êtes-vous venus au Christ ? Est-ce que vous sauriez le dire ? Réponse : il guérit. Jésus est doux et humble de cœur, et il guérit. « Je ne suis pas venu pour les bien portants, dira-t-il, mais pour les malades ». Et il nous fait cette promesse : « Je vous donnerai le repos pour vos âmes ». Jésus est le grand médecin de nos corps et de nos âmes. Pas seulement de nos corps, mais aussi de nos âmes, surtout de nos âmes. Nous sommes tous malades. Si nous avons le bonheur de n’être pas malades ou infirmes dans nos corps, nous le sommes dans nos âmes. Nous sommes tous blessés, tous malades.

Pourquoi sommes-nous venus au Christ ? Parce que Jésus guérit. Voilà pourquoi nous sommes venus à lui : pour lui demander de nous guérir.

DEUX : par Marie.

Marie est l’humble aide-soignante du grand médecin qu’est le Christ. A Lourdes, elle a eu pitié de la pauvreté de Bernadette, de sa misère, et elle l’a conduite au Christ. Elle n’a pas seulement conduit Bernadette. Marie conduit au Christ tous les pauvres, les pauvres pécheurs, tous les malades.

Si nous faisons le chemin sur les pas de Bernadette, c’est pour que Marie et Bernadette nous conduisent au Christ.

Si nous allons à la grotte, c’est pour que Marie nous conduise au Christ.

Si nous nous laissons plonger dans la piscine de Lourdes, c’est pour que Marie nous conduise au grand médecin qu’est le Christ.

Comme le disait saint Grignion de Montfort : « A Jésus, par Marie ».

TROIS : par l’Eglise.

A Jésus, par l’Eglise. Comme le dit le pape François, il serait bien que l’Eglise soit un « hôpital de campagne ». Oserais-je dire « un service d’urgence » ? Car il y a urgence devant tant de personnes blessées par toutes sortes d’épreuves, jusqu’à la désespérance. Mon désir rejoint celui du pape François : que l’Eglise soit « une Eglise pauvre pour les pauvres ». Une Eglise humblement au service du grand médecin qu’est le Christ. Une Eglise qui attire, non pas pour elle-même mais pour montrer le Christ. Une Eglise qui sort d’elle-même pour montrer la lumière de l’amour du Christ.

Ainsi nous venons à Jésus par Marie, par l’Eglise, pour demander la guérison.

Mais voici qu’une question nous est posée : Est-ce que Jésus entend notre prière ?

Pour répondre à cette rude question, je rapporterai le témoignage d’un père de famille malade du cancer. Au début de sa maladie, il dit avec foi : « Je sais que Jésus va me guérir ». Quelle foi ! Pourtant, il n’a pas guéri de son cancer. Mais au moment de mourir, il dit, avec une plus grande foi encore : « Je suis guéri ». Quelle audace ! Le grand médecin Jésus n’avait pas guéri son corps, mais il avait guéri en lui la vie éternelle, la vie qui ne meurt pas, la vie qui est amour, éternel amour.

En nous, c’est l’amour qui est malade. Dans notre humanité, c’est l’amour qui est malade. L’amour « eros » est malade. L’amour « amitié » (philia) est fragile. L’amour-agapé, l’éternel amour qui est en Dieu, l’amour qui est Dieu, l’amour qui nous fait aimer comme Jésus, cet amour est blessé, inaccessible sans la guérison par le Christ. Voilà pourquoi nous sommes venus vers Jésus, le grand médecin de nos corps et de nos âmes.

Quelques-uns d’entre nous vont recevoir maintenant le sacrement des malades, le sacrement de la guérison de l’âme, le sacrement qui soulage nos corps et efface les péchés.

Quelques-uns parmi nous vont renouveler leur engagement d’hospitalier, engagement à garder le cap vers le Christ, le cap du service.

O Seigneur, guéris-nous, viens guérir en nous la vie éternelle, viens guérir en nous l’amour. AMEN.

Textes du jeudi de la 15ème semaine du temps ordinaire : Exode 3,13-30 ; Psaume 104 ; Matthieu 11, 28-30

Thème du pèlerinage 2019 à Lourdes : « Heureux les pauvres »