SSL Formation

La formation

 

Pour vivre le discernement et la formation au ministère de  prêtre diocésain, le Séminaire Saint-Luc propose d’emprunter un itinéraire de formation. La formation au presbytérat est profondément unie et solidement appuyée sur les quatre piliers que sont les dimensions majeures de la formation au ministère presbytéral, quatre piliers comme autant de moyens pour déployer son humanité, sa vie spirituelle et intellectuelle ainsi qu’un cœur ardent de prêtre missionnaire.

La vie spirituelle

 

Extraits de Pastores Dabo Vobis  aux numéros 45 à 50 :

Cette formation humaine, si elle est développée dans le contexte d’une anthropologie qui admet l’entière vérité sur l’homme, s’ouvre et se complète dans la formation spirituelle.

Le contenu essentiel de la formation spirituelle dans un cheminement déterminé vers le sacerdoce est bien exprimé dans le décret conciliaire Optatam totius: «La formation spirituelle […] sera donnée de telle façon que les séminaristes soient préparés à vivre dans la communion continuelle et familière avec le Père, par son Fils Jésus Christ, dans l’Esprit Saint. Destinés à être conformés au Christ prêtre par la sainte ordination, ils s’habitueront à lui être attachés comme des amis dans l’intimité de toute leur vie. Qu’ils vivent son mystère pascal de façon à savoir initier à ce mystère le peuple qui leur sera confié. On leur apprendra à chercher le Christ dans une méditation fidèle de la Parole de Dieu, dans une communion active aux très saints mystères de l’Église, en premier lieu dans l’Eucharistie et l’office divin. Il le chercheront dans l’évêque qui les envoie et dans les hommes auxquels ils sont envoyés, surtout les pauvres, les petits, les malades, les pécheurs et les incroyants. Avec une confiance filiale, ils aimeront et honoreront la bienheureuse Vierge Marie, que le Christ Jésus mourant sur la croix donna comme mère à son disciple».

La lecture méditée et priante de la Parole de Dieu (lectio divina), en écoutant avec humilité et amour celui qui parle, est un élément essentiel de la formation spirituelle. C’est en effet dans la lumière et la force de la Parole de Dieu que chacun peut découvrir, comprendre, aimer et suivre sa vocation, et accomplir sa mission; de telle sorte que toute l’existence trouve sa signification plénière et radicale dans le fait d’être le terme de la Parole de Dieu qui appelle l’homme et le principe de la parole de l’homme qui répond à Dieu.

Le sommet de la prière chrétienne, c’est l’Eucharistie, qui se présente à son tour comme «sommet et source» des sacrements et de la liturgie des heures. L’éducation liturgique, au sens plénier d’une insertion vitale dans le mystère de Jésus Christ, mort et ressuscité, présent et opérant dans les sacrements de l’Église, est absolument nécessaire pour la formation spirituelle de tout chrétien et en particulier de tout prêtre.

Le célibat du prêtre, authentiquement vécu, favorisera l’accomplissement de son ministère auprès du peuple de Dieu. En particulier, en témoignant de la valeur évangélique de la virginité, le prêtre pourra aider les époux chrétiens à vivre en plénitude le «grand sacrement» de l’amour du Christ Époux pour son Épouse l’Église et, par sa fidélité dans le célibat, il sera une inspiration pour la fidélité des époux. »

La formation intellectuelle

 

Extraits de Pastores Dabo Vobis  aux numéros 51 à 53 :

La formation intellectuelle, bien qu’ayant ses exigences spécifiques, est profondément liée à la formation humaine et spirituelle, au point d’en constituer une dimension nécessaire: elle se présente en fait comme une exigence de l’intelligence par laquelle l’homme «participe à la lumière de l’intelligence divine» et cherche à acquérir une sagesse qui, à son tour, porte à connaître Dieu et à adhérer à lui.

La formation intellectuelle des candidats au sacerdoce trouve sa justification spécifique dans la nature même du ministère ordonné, et le défi de la «nouvelle évangélisation» à laquelle le Seigneur appelle l’Église au seuil du troisième millénaire la rend plus urgente aujourd’hui. «Si tout chrétien – écrivent les Pères synodaux – doit être prêt à défendre la foi et à rendre compte de l’espérance qui vit en nous (cf. 1 P 3, 15), à plus forte raison les candidats au sacerdoce et les prêtres doivent-ils apprécier la valeur de la formation intellectuelle dans l’éducation et dans l’activité pastorales; en effet, pour le salut de leurs frères et de leurs soeurs, ils doivent acquérir une plus profonde connaissance des mystères divins.

L’étude de la philosophie, qui conduit à une compréhension et à une interprétation plus profondes de la personne, de sa liberté, de ses relations avec le monde et avec Dieu, est un élément essentiel de la formation intellectuelle. Elle se révèle d’une grande urgence, d’abord en raison du lien qui existe entre les problèmes philosophiques et les mystères du salut, étudiés en théologie, à la lumière de la foi, mais aussi en raison de la situation culturelle, aujourd’hui si diffuse, où prévaut le subjectivisme comme mesure et critère de la vérité. Seule une saine philosophie peut alors aider les candidats au sacerdoce à développer une conscience réfléchie du rapport constitutif qui existe entre l’esprit humain et la vérité, vérité qui se révèle pleinement à nous en Jésus Christ. On ne doit pas minimiser l’importance de la philosophie, sous prétexte de garantir cette «certitude de vérité» qui, seule, peut être à la base du don total de la personne à Jésus et à l’Église. Il n’est pas difficile de comprendre que certaines questions très concrètes, comme l’identité du prêtre et son engagement apostolique et missionnaire, sont profondément liées à la question, nullement abstraite, de la vérité. Si l’on n’est pas certain de la vérité, comment peut-on mettre en jeu sa vie entière, et avoir la force d’interpeller sérieusement celle des autres ?

La formation intellectuelle du futur prêtre se fonde et se développe surtout dans l’étude de la sacra doctrina, la théologie. La valeur et l’authenticité de la formation théologique dépendent du respect scrupuleux de la nature propre de la théologie, que les Pères synodaux ont ainsi résumée: «La vraie théologie provient de la foi et entend conduire à la foi». C’est cela que l’Église, et spécialement son Magistère, ont constamment proposé. C’est cette ligne qu’ont suivie les grands théologiens qui ont enrichi la pensée de l’Église au long des siècles. Saint Thomas est on ne peut plus explicite quand il affirme que la foi est comme l’habitus de la théologie, c’est-à-dire son principe d’opération permanent, et que «toute la théologie est ordonnée à nourrir la foi.

La formation humaine

 

Pourquoi vivre une vie communautaire dans un séminaire ?

Le séminaire se présente comme un temps et comme un lieu; mais il se présente surtout comme une communauté éducative en cheminement: c’est la communauté établie par l’évêque pour offrir à celui qui est appelé par le Seigneur à servir comme les Apôtres la possibilité de revivre l’expérience éducative que le Seigneur a réservée aux Douze. En réalité, une relation prolongée et intime de vie avec Jésus est présentée, dans l’Évangile, comme préalable nécessaire au ministère apostolique. Cette intimité oblige les Douze à réaliser, d’une façon particulièrement claire et spécifique, le détachement, proposé dans une certaine mesure à tous les disciples, à l’égard du milieu d’origine, du travail habituel, des affections les plus chères. Bien des fois, nous avons rapporté la tradition de Marc qui souligne le lien profond unissant les Apôtres avec le Christ et entre eux: avant d’être envoyés pour prêcher et accomplir des guérisons, ils sont appelés à «être ses compagnons» (Mc 3, 14).

La nature profonde du séminaire est d’être, à sa manière, une continuation, dans l’Église, de la communauté apostolique groupée autour de Jésus, à l’écoute de sa Parole, en marche vers l’expérience de la Pâque, dans l’attente de l’Esprit donné pour la mission. Tel est l’idéal auquel doit tendre tout séminaire. Le séminaire, comme institution humaine, a connu dans l’histoire les formes les plus diverses et de multiples vicissitudes. Son identité le stimule toujours à trouver une réalisation concrète, fidèle aux valeurs évangéliques dont il s’inspire, et capable de répondre aux situations et aux nécessités des temps.

Déjà, sur le plan humain, le séminaire doit tendre à devenir «une communauté dont les membres sont liés par une amitié et une charité profondes, pour constituer dans la joie une vraie famille».

 

Des « fraternités »…

Se préparant à devenir membres d’un presbyterium coopérateurs de leur évêque, les séminaristes trouvent dans la vie même du Séminaire une structure susceptible de les aider à se former. Se former au sens de la collaboration, à l’approfondissement du sens de la mission commune, à la fraternité sacerdotale par des liens de charité, de prière, et de coopération.

Pour faire droit à cette requête dans la vie ordinaire du Séminaire, les séminaristes sont répartis en équipes, dites « fraternités ». Ces équipes prennent en charge la vie liturgique de la communauté et le service de table.

Ces groupes sont un lieu de vie fraternelle et de prière. Elles deviennent un élément capital pour cette culture de la charité, objectif de toute vie chrétienne. Elles sont un lieu privilégié d’échanges sur tel ou tel sujet, sur un texte d’Ecriture ou sur les activités apostoliques.

 » Sur le plan chrétien, le séminaire doit se constituer – continuent les Pères synodaux – comme communauté ecclésiale», comme «communauté des disciples du Seigneur, dans laquelle une même liturgie imprègne toute la vie d’esprit de prière; elle est rassemblée par l’écoute et la méditation quotidienne de la Parole de Dieu et par le sacrement de l’Eucharistie; elle est unie dans l’exercice de la charité fraternelle et de l’esprit de justice; dans cette communauté, l’Esprit du Christ et l’amour de l’Église resplendissent, grâce au progrès de la vie communautaire et de la vie spirituelle de chacun de ses membres». Confirmant et explicitant concrètement la dimension ecclésiale essentielle du séminaire, les Pères synodaux continuent: «Comme communauté ecclésiale, tant diocésaine qu’interdiocésaine ou même religieuse, le séminaire doit nourrir le sens de la communion ecclésiale des candidats avec leur évêque et avec leur presbyterium, de sorte qu’ils participent à leur espérance et à leurs angoisses et sachent étendre cette ouverture aux nécessités de l’Église universelle.  »

Pastores Dabo Vobis, 60.

L’insertion en paroisse

 

 

Pourquoi vivre une insertion paroissiale ?

L‘insertion en paroisse fait partie de la formation d’un futur prêtre, au même titre que la formation intellectuelle et spirituelle. Elle permet de découvrir la spécificité du ministère presbytéral qui est avant tout d’être envoyé par l’évêque pour être serviteur de la communion. Elle permet également de percevoir ce qu’est l’Eglise dans sa diversité et ses richesses, notamment par l’expérience de la collaboration entre prêtres, diacres, religieux, religieuses et laïcs.

L‘insertion en paroisse, telle qu’elle est proposée, se fait en collaboration avec le Séminaire, pour que le séminariste puisse percevoir ce vers quoi il chemine. Elle doit être diversifiée au fur et à mesure de la formation par des changements de paroisses. En effet, les paroisses n’étant pas identiques, il est important que le séminariste touche à la diversité propre à chaque réalité paroissiale d’un diocèse.

La paroisse qui accueille un futur prêtre s’enrichit par sa présence qui permet d’éveiller la communauté chrétienne à un appel à une vocation spécifique. Car une communauté chrétienne ne peut pas vivre sans ministères ordonnés. Les chrétiens au contact du séminariste découvrent avec bonheur que Dieu appelle et, par leur soutien spirituel, amical, humain, l’aident à approfondir l’appel de Dieu.