« Témoigner ne fait plus peur ! »

 

Le 4 mai dernier, 150 des 300 participants à l’École des témoins se sont retrouvés au domaine de Petite (Grans) pour une journée commune, de retrouvailles, de bilan et de projets. Beaucoup se disent transformés par le parcours qu’ils ont vécu en 8 séances, au dernier trimestre 2018, dans quatre lieux du diocèse.

Qu’est-ce qu’un témoin ? Comment témoigner ? Cette École des Témoins, conçue par le père Christophe de Dreuille et Juliette Gaté, n’a pas pour vocation de créer des armées de prosélytes. Il s’agit avant tout de vivre une reconversion personnelle, d’approfondir  sans cesse la relation personnelle avec le Christ au travers de la lecture de la parole, des sacrements, pour ensuite faire différemment un service que l’on assurait déjà, en osant témoigner de la relation que l’on entretient avec le Christ.

Oser témoigner dans sa vie quotidienne, en milieu peu porteur

Vilma Voisin

« Avant, j’évitais de dire que j’étais catholique pratiquante, j’évitais d’aborder certains sujets », confie Monique Gret, paroissienne de Maillane. Même constat pour Vilma Voisin, assistante sociale à Martigues. Il est difficile d’assumer sa foi en dehors des lieux chrétiens : peur d’être jugé, peur d’être catalogué, peur de passer pour un prosélyte alors que la religion est souvent circonscrite à la sphère privée. Avec le parcours de l’école des témoins, les participants ont appris à relire leur vie, pour témoigner de cette relation avec Dieu. En témoignant entre eux, ils ont pris de l’assurance pour assumer leur foi auprès des personnes moins favorables. « Récemment, au cours d’une journée de Convention sur les droits de l’enfant et notamment le droit à la vie spirituelle de l’enfant, j’ai osé dire que je suis croyante et pratiquante », raconte encore Vilma, émue. « Ce n’était pas du prosélytisme car la conversation professionnelle a repris son cours, je n’ai pas engagé de débat dogmatique, je n’ai pas forcé les gens à croire. Je l’ai juste dit ».

Faire différemment

Si tout le monde n’a pas l’aisance innée pour faire de l’évangélisation de rue, les participants de l’école des témoins se disent transformés, comme Monique Gret, qui assure le catéchisme à Maillane depuis de nombreuses années : « j’aime bien offrir des petits cadeaux aux enfants, par exemple des petits chapelets. Auparavant, j’avais peur de la réaction des parents, maintenant je me suis rendu compte que les parents étaient très contents ». Désormais, elle ose proposer des activités chrétiennes à ses connaissances et amis : les marches méditatives, la prière du chapelet, les questionnaires sur la paroisse. « Je m’ouvre aux autres » conclut-elle. Claire d’Annoux, engagée dans la pastorale du tourisme à Tarascon, compte « changer sa manière de faire, et mettre en valeur la parole de Dieu, la partager aux visiteurs ».

Parler fait grandir dans la foi

« Nous avons vécu deux expériences de témoignage dans la rue : les gens étaient surpris, mais aussi touchés par notre démarche bienveillante. Nous leur avons proposé de prier pour eux. Cette initiative fraternelle a délié les langues et ouvert les cœurs » raconte Vilma Voisin. La mère de famille de Martigues voit aussi les bienfaits pour sa propre vie spirituelle : « plus on parle du Christ, plus il est présent, plus on a envie de le fréquenter par la parole de Dieu, les sacrements, le service, la formation » conclut-elle. Convaincus par l’expérience, certains curés du diocèse soutenus par les laïcs comptent proposer cette école des témoins dans leur paroisse dès la rentrée de septembre 2019.