Confinés ! Méditons et prions : n°18

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un curé du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Thierry Gourgeon, curé de l’Unité pastorale Notre-Dame de la Côte Bleue.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (28, 8-15)

En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé. Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en disant : « Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.” Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. » Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui.

« Du confinement aux confins » : la méditation proposée par le père Thierry Gourgeon, curé de l’Unité pastorale Notre-Dame de la Côte Bleue

Que s’est-il passé ? Deux femmes ; Marie-Madeleine et l’autre Marie (qui n’est pas la mère de Jésus) ; deux femmes sont allées de grand matin jusqu’au sépulcre. Ces deux femmes sont les témoins qu’un ange, devant leurs yeux, a roulé la pierre qui bloquait ou fermait le sépulcre dans lequel avait été déposé le corps de « Jésus le crucifié ». Mais Lui, n’était plus ici. L’ange le déclare ressuscité comme « Il l’avait dit » et tout ce qu’il reste à voir donc, c’est un endroit vide. Et l’ange les envoie en mission : « Allez dire aux disciples, qu’Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’Il vous précède en Galilée, là vous le verrez« . Un ordre préalable de l’ange pourrait presque passer inaperçu devant un tel événement : « vous, soyez sans crainte !« . Le témoin n’a pas à avoir peur. Et l’Évangile (Bonne Nouvelle) du jour peut se déployer. Ces deux femmes, libres de tout mouvement, libres d’aller et venir, libres de se rendre près du corps de Celui qu’elles ont tant aimé, ces deux femmes vont faire l’expérience de la mort de leur confinement intérieur, de leur confinement spirituel. Quel bel événement qui permet de nommer leur paralysie et par là de pouvoir en être guéri. La peine, l’accablement, l’absurdité du mal, voici le terreau de la peur à cause de ce non-sens qu’est le mal. Affreux confinement spirituel qui risque de ne pas laisser monter le désir de vie, de vivre présent en tout homme en empêchant de regarder plus loin, plus haut. Et oui, étrange adversaire de Dieu qui pense nous tenir en ne nous focalisant que sur l’apparence de fin. À trop en rester sur le plan humain nous risquons de ne même pas penser à regarder l’essentiel et donc à subir parfois un présent incompréhensible et angoissant. Alors l’ange invite à aller plus loin, d’abord physiquement, comme pour proposer, pour inviter à se déplacer spirituellement et que les yeux du corps puissent se poser ailleurs, sur un autre décor et céder la place à l’ouverture des yeux du cœur, à l’ouverture de l’intelligence. Abasourdies probablement, dans la crainte évidemment, mais ivres de joie, ces deux femmes vont obéir à l’ordre de l’ange et pour cela elles quitteront le tombeau (vide) et leurs tombeaux aussi, sans qu’elles ne le sachent encore complètement. Sans en avoir vraiment conscience pour l’heure, leurs tombeaux viennent de voler en éclats. La pierre qui a été roulée a évacué d’un coup cet air confiné (la mort) pour laisser place instantanément à un air nouveau (la Vie). Voici donc ces deux femmes en route pour porter aux disciples de Jésus la nouvelle qui ne tardera pas à se transformer en Bonne Nouvelle, car sur le chemin du retour (de la conversion) ces deux disciples vont vivre le face-à-face avec Jésus qui vient à leur rencontre, et qui donc déjà les précède. Jésus salue, Jésus renouvelle, confirme la mission de ces femmes reçue de l’ange. Mais le propos, la parole se fait plus intime de la part de Jésus. En effet l’annonce que porte ces femmes ne va pas s’adresser aux disciples de Jésus, mais à ses frères ! La gloire du Ressuscité donne à l’humanité de pouvoir culminer au plus haut sommet de la dignité restaurée. Il faudra donc aller en Galilée pour voir. Puis nous le savons les frères et les sœurs du Seigneur seront envoyés jusqu’aux confins de la terre pour donner à Dieu de nouveaux enfants. En accomplissant cette mission du témoignage, les frères et sœurs de Jésus réalisent qu’ils sont déjà ressuscités et que la Résurrection s’actualise dans l’aujourd’hui de Dieu. Cette mission est la nôtre aujourd’hui. En tout temps proclamons : « Le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité ».

Âme du Christ, sanctifie-moi,

Corps du Christ, sauve-moi,

Sang du Christ, enivre-moi,

Eau du côté du Christ, lave-moi,

Passion du Christ, fortifie-moi.

Ô bon Jésus, exauce-moi.

Dans tes blessures, cache-moi.

Ne permets pas que je sois séparé de toi.

De l’ennemi défends-moi.

À ma mort appelle-moi.

Ordonne-moi de venir à toi,

Pour qu’avec tes saints je te loue,

Dans les siècles des siècles,

Amen.

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer dans ces quarante jours de Carême les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.