Confinés ! Prions et méditons : n°41

Pendant la période de confinement, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un prêtre du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Emmanuel Kauffmann, vicaire de l’Unité pastorale Saint Blaise.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (14, 7-14)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »

La méditation proposée par le père Emmanuel Kauffmann, vicaire de l’Unité pastorale Saint Blaise.

Nous poursuivons la relation des premiers temps de l’Église, dans le récit Livre des Actes des Apôtres. Les villes où Paul et Barnabé proclament la Bonne Nouvelle. Ils s’adressent prioritairement aux Juifs de la diaspora, selon le principe que c’est d’abord aux fils perdus d’Israël que le Christ a été envoyé. Mais, devant le rejet quasi systématique des chefs de la communauté israélite, les Apôtres se dirigent vers les païens qui eux accueillent volontiers et avec reconnaissance le message de salut du Seigneur.

Cela me fait un peu penser à cette fameuse scène où l’on voit saint François d’Assise prêcher aux oiseaux : s’il l’a fait, ce n’est pas, contrairement à l’idée reçue, par amour pour les animaux, mais pour stigmatiser ses détracteurs qui ne voulaient pas l’écouter.

Le Seigneur Jésus d’ailleurs s’est lui aussi tourné vers les païens de temps à autres. Mais le projet de Dieu consistait à faire du peuple élu l’origine du salut universel. Les missionnaires de l’Évangile l’affirment aux Juifs en leur disant que c’est par leur refus de croire qu’ils s’excluent eux-mêmes de la réalisation des promesses dont ils faisaient l’objet en priorité.

Avec l’Évangile, nous nous rendons bien compte qu’il n’était toutefois pas si facile de croire. Il n’y a visiblement pas que Thomas à être sinon sceptique au moins à avoir du mal à réaliser les choses. « Montre-nous le Père et cela nous suffit » dit Philippe… Comme si Jésus n’était qu’un prophète comme tant d’autres, comme Jean le Baptiste ; un saint prédicateur thaumaturge certes, mais c’est tout.

Il est toujours plus facile de dire ce que les protagonistes devraient faire quand on a déjà vu le film… En réalité, les choses étaient tellement déconcertantes, l’issue inimaginable et exorbitante. Les disciples ne pouvaient comprendre ce qui se passait, et Jésus décidément difficile à suivre !

Les normes de Philippe, de Thomas, de Pierre même qui refuse de laisser laver les pieds par le Maître, sont la trame mentale de gens sains d’esprit ; nous penserions sûrement de même, malgré les dires du Seigneur. Reconnaissez que si Jésus se présentait aujourd’hui comme il le fit au temps d’Hérode et de Ponce Pilate, des Pharisiens et des Sadducéens, il serait probablement mal reçu par les autorités politiques et religieuses en place ! Probablement pris pour un illuminé, ou s’il était reconnu comme vraiment le Christ, éliminé car trop dangereux pour les intérêts d’un grand nombre… Je vois d’ici les commissions, les enquêtes, les débats ! Rappelons-nous du passage dans lequel l’inquisiteur, dans « Les Frères Karamazov », Jésus est à nouveau condamné pour avoir laissé à l’homme sa liberté de choisir d’accueillir ou non le salut et l’amour de Dieu. Bien présomptueux qui peut affirmer qu’il l’accueillerait immédiatement sans condition, sans preuve !

Oui, Frères et Sœurs, nous sommes libres de choisir d’accueillir ou de rejeter l’invitation de Dieu à la vie de son Royaume ; d’accepter l’idéal de paix, d’amour, de communion fraternelle, de partage et d’intimité avec Dieu comme le Christ avec le Père.

Que notre vie se rapproche toujours d’avantage de cette intimité, et qu’elle soit un témoignage de la réalité du salut pour l’ensemble de l’humanité, entièrement appelée à être image et ressemblance de Dieu, dans le Christ Jésus notre Seigneur. Amen.

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.