Déconfinés ! Continuons à prier et méditer : n°58

Pendant la période de confinement, et jusqu’à la reprise des célébrations, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles vous propose chaque jour un temps de prière en communion fraternelle composé de : la lecture de la Parole du jour, une méditation écrite par un prêtre du diocèse, et la « Prière en temps d’épidémie » à réciter ensemble à midi. Aujourd’hui la méditation nous est proposée par le père Marc Zamit, prêtre du foyer sacerdotal Saint Marc à Aix-en-Provence.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (21, 15-19)

Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes- tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

La méditation proposée par le père Marc Zamit, prêtre du foyer sacerdotal Saint Marc à Aix-en-Provence.

Saint Luc, dans le récit de la Passion, nous rapporte qu’après la trahison de Pierre, le Seigneur, sortant de chez le grand prêtre, fixa son regard sur lui. Alors Pierre sortit et pleura amèrement (Lc 22, 61-62). S’il pleure ce n’est pas parce qu’il a perçu un regard de reproche mais plutôt un regard d’amour. Il saisit qu’il a blessé l’amour.

Aujourd’hui nous les retrouvons après Pâques. Jésus est apparu aux disciples. Il se manifeste à eux en provoquant une pêche miraculeuse après une nuit sans rien prendre. Ce ne peut être que Lui… c’est bien dans ses manières.

Sur le rivage il a disposé un feu de braise et les invite à déjeuner, prenant du pain et du poisson.

Quand ils eurent mangé, Saint Jean précise : « Jésus dit à Simon Pierre »… Je trouve cet instant impressionnant. N’est-ce pas leur premier regard échangé, les yeux dans les yeux, depuis e dernier regard que Jésus avait posé sur lui, et qui l’avait tant fait pleurer ?

Qu’est-ce que Jésus va lui dire ? Lui adresser des reproches ? Peut-il être encore celui à qui le maître à confier les clés du royaume ?

C’est toujours le même regard d’amour qui habite Jésus. La seule question qu’il lui adresse – la seule importante finalement – « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment plus que ceux-ci ? » Plus que tes compagnons dont je t’avais confié la charge ? Toi Simon, l’homme que j’ai appelé au bord du lac. « Oui Seigneur, tu le sais je t’aime ». Jésus lui dit « Sois le berger de mes agneaux ». Puis une seconde fois « m’aimes-tu vraiment ? ». « Oui Seigneur, toi tu le sais je t’aime ». « Sois le pasteur de mes brebis ». Puis une troisième fois enfin. Pierre fut alors peiné et répondit : « Seigneur toi tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ». Comment ne le saurait-il pas ? Il est la source de l’amour. En lui seul nous pouvons puiser notre capacité d’aimer, même… et surtout après une défection. « Sois le berger de mes brebis ». La mission que je t’avais confiée reste intacte. Elle est conditionnée par l’amour. Ce commandement que Dieu nous a donné dès l’origine : « Tu aimeras ». Il l’avait formulé au futur parce que c’est dans le quotidien de la vie que nous avons chaque jour à apprendre à aimer au travers des vicissitudes. Dans son exhortation « La joie de l’amour », le Pape François nous dit que « l’amour est artisanale (No° 221). Il se façonne dans la durée, dans l’épaisseur des jours.

Il faudra aimer jusqu’au bout, dans les moments d’adversité, durant les nuits sans rien prendre. « Quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te conduira là où tu ne voudras pas aller dit Jésus. Il signifiait ainsi par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu ».

Dans le discernement pour l’accueil des vocations, des jeunes qui entendent un certain appel à suivre le Christ, bien sûr des questions se posent sur leurs aptitudes, sur le sens de leur vrai désir. Mais au fond ce n’est pas en raison de leur dignité que se manifeste leur appel, c’est bien l’appel de Dieu qui nous rend dignes de le suivre.

La question reste la même, elle nous est adressée chaque matin : « M’aimes-tu ? »

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.