Alegria : confiance en soi, confiance en Dieu

Caroline Fleury, fondatrice du groupe chrétien de musique Alegria, et son mari Alexis, animeront le second forum spi Quels talents !? organisé le 24/11 par le diocèse d’Aix et Arles à la Halle de Martigues. Depuis 2011, l’association Family Alegria accueille des jeunes du « 9-3 » dans un local à Pavillons-sous-Bois, dans le but de leur faire découvrir la confiance en soi et la confiance en Dieu.

En quoi consiste l’action que vous menez en région parisienne ?

Actuellement, un mardi sur deux, les membres de l’association accueillent des jeunes des cités voisines dans un local vétuste, situé au 213 de la rue Louis-Auguste Blanqui à Pavillon-sous-Bois, derrière l’église Saint-Augustin. On les retrouve également un dimanche par mois.

On commence toujours par un temps d’accueil : « comment vas-tu ? » On s’intéresse à l’âme, au cœur, au corps. Puis chacun peut développer son talent dans quatre équipes différentes : l’équipe family, qui gère les repas, organise les fêtes, prête attention au groupe ; l’équipe Playmobil, qui s’occupe des travaux dans le local ; l’équipe de Com ; l’équipe des arts, danse ou musique. Nous veillons à ce que chacun puisse trouver sa place et exercer un talent, qui n’est pas forcément artistique. On a des temps d’enseignements, de partage, de prière.

 

Les jeunes que vous accueillez ne sont donc pas tous des artistes ?

Non, le « 213 » n’est pas uniquement une pépinière d’artistes. C’est avant-tout un lieu de vie, où l’on vient découvrir la relation fraternelle et guérissante, notamment celle de Dieu. L’aventure a en effet commencé du côté artistique : en 2011, j’ai croisé des jeunes de Bondy au forum d’hiver de Paray-le-Monial. Je les ai cherchés, retrouvés. J’ai convaincu cinq d’entre eux, des rappeurs, de participer à l’animation d’un concert aux JMJ de Madrid. Ensuite, nous avons animé ensemble le FRAT [le pèlerinage des jeunes chrétiens d’Île-de-France, NDLR], puis participé au festival chrétien Holy Date à Saint-Denis. J’ai pris conscience qu’il fallait inventer des nouvelles manières d’accueillir les jeunes qui ont grandi dans des contextes difficiles. On travaille sur la confiance en soi – comment apprendre à s’aimer soi-même ? -, sur la place à trouver, sur le talent à développer.

Qu’avez-vous appris sur leur rapport à Dieu, la foi, le sacré, l’Église ?

Dans les cités, il n’y a quasiment pas d’athées. On y trouve un très fort sens du sacré. On ne ridiculise pas Dieu, on le respecte. En revanche, il est difficile d’entrer dans l’Église, d’y trouver sa place et de l’assumer. Les deux premières années, je retrouvais les jeunes très régulièrement. On dansait, on chantait, puis on s’asseyait pour écouter, échanger. Je leur expliquais très simplement « qui est Jésus-Christ ». J’ai tâché de leur montrer que Jésus-Christ n’est pas un Dieu lointain, mais qu’il est réel, présent, proche, qu’il a vécu les mêmes choses que nous, qu’il vient nous guérir et qu’il nous aime. Ils ont découvert qu’ils pouvaient être amis de Jésus-Christ. Les jeunes ont appris à être écouté, à partager, échanger, dans le respect et la confiance. La danse, c’était le moment sympa ; le partage, c’était nouveau et puissant.

Aujourd’hui, quel est le but du « 213 » ?

Avant tout, nous écoutons. Chacun travaille sur son identité, son talent – artistique, musical ou pas -, ce qu’il peut faire dans sa vie, afin de devenir un être unifié et cohérent. Nous espérons que chacun puisse comprendre que Dieu l’aime et puisse vivre un chemin de sainteté dans sa foi. « Jusqu’à ce que l’amour nous répare » est notre devise : il s’agit de la présence de Dieu, source de guérison ; la présence des frères et sœurs, source de guérison, et la présence d’Alegria, qui structure.